l’égard de l’être, mais aussi passeur de mémoire,
Georges Nadra installe son atelier dans divers
pays tels que le Liban, l’Italie, le Canada, la
Suisse et la France, sans cesse en quête de
nouvelles expérimentations.
Ses œuvres interpellent, séduisent, dérangent
parfois.
Leur structure est insolite. Une succession de
quadrillages légèrement esquissés telles des
fenêtres ou des grilles, où chaque carré s’ouvre
sur un espace transparent, néanmoins habité,
semblent se profiler comme des traces de mémoire,
des bribes de désirs, des souvenirs, ayant incité
l’artiste à transcrire et transmettre dans
l’immédiat l’émotion ressentie. L’aspect tantôt
aérien et fragile de l’instant, comme « Papillon
», ou l’impression linéaire, horizontale et
affirmée, comme « Séquence IV », prennent
possession de la toile.
Doté d’une grande sensibilité, l’artiste est en
outre happé par des surfaces telles que des peaux.
Vivantes, respirantes, transpirantes, elles
absorbent, se détendent, réagissent au toucher,
comme un moyen de communication, un élément
essentiel aux yeux de Georges Nadra.
Ses recherches le conduisent également à un
questionnement entre vérités, mensonges,
tromperies, authenticité. L’aspect non fini de
certaines œuvres, comme un point d’interrogation,
pourrait jouer le rôle « d’entrée en matière ». A
l’inverse, de puissants contrastes s’affrontent et
s’exacerbent, notamment entre surface et
profondeur, plein et vide, transparence et
opacité, lumière et ombre, toile brute et papier
gaufré. Finesse de l’exécution souvent réalisée au
fusain, légèreté du papier, parfois suspendu dans
l’espace, rigueur de la structure, surfaces
animées d’éléments humains flottants, le registre
et la richesse du contenu sont infinis.
La lumière, - le blanc étant souvent privilégié
-, est un autre aspect du travail de Georges
Nadra, notamment avec les étonnantes réalisations
sur papier, gaufré, gonflé, - travaillé tant au
recto qu’au verso -, auquel s’ajoutent, pour les
toiles, le brun du lin et le noir. Toutefois, au
diapason de la vie, de l’arc-en-ciel, de l’espoir,
du rêve, des traces de couleur de jaune, de rouge,
de bleu, - vives et acides -, illuminent et
réchauffent ici et là les champs obscurs.
Les œuvres de Georges Nadra, chargées de sens, ne
laissent pas indemnes et entrouvrent cet espace de
lumière auquel chacun aspire, mais sont aussi
source de profondes interrogations, plongeant
leurs racines dans la réalité de notre monde. Des
œuvres magnifiques, déroutantes, pleines de
mystère où l’humain est omniprésent.
Ne manquez pas une rencontre mémorable avec
l’artiste et son œuvre.
Georges Nadra, de nationalité française, né en
1959, vit et travaille à Paris depuis 1986. Il est
diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-
Arts de Paris (E.N.S.B.A.) en 1989, après un
diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts de Beyrouth en
1984, et après avoir obtenu une bourse d’un an à
l’Ecole des Beaux-Arts de Pérouse en 1979.
L’œuvre de Georges Nadra a été montrée dans une
vingtaine d’expositions personnelles et autant
d’expositions collectives, en France (dont les
salons réputés de Montrouge et Réalités
Nouvelles), Suisse (Meyrin, Martigny, Montreux,
Lausanne), Canada, Allemagne, Danemark et Italie.
A Paris il a été notamment représenté par les
galeries Brigitte Schéhadé, Véronique Smagghe et
Samagra. Dans le cadre de foires internationales
d’art contemporain, il a obtenu le 2ème prix
Eurostratège ST-ART à Strasbourg et a été
représenté par la Galerie Raphaël 12 à Art-Paris
et à Art-Fair à Cologne ainsi que par l’Atelier
Pasnic à la FIAC à Paris. Ses œuvres figurent dans
de nombreuses collections publique et privées, en
Allemagne, au Canada, Etats-Unis, France, Liban,
Pays-Bas, Italie, Suisse.
En couverture : “Triade en solo”, 2006, technique
mixte sur lin, 88 x107 cm
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